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Une analyse sur la loi contre le plastique

En avril 2020, le Sénégal a marqué un coup fort en reconduisant une décision forte contre la pollution plastique sachant que d’après l’UCG les déchets plastiques représentaient 414 200 tonnes en 2019. Ainsi, l’adoption de la Loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques et son entrée en vigueur le 20 avril 2020 a permis a plus d’uns d’entrevoir le début d’une toute nouvelle forme de lutte contre le péril plastique. Avec cette nouvelle arme, toute personne, entité, organisation, association ou autre qui contribue depuis des années à préserver notre environnement de ce fléau, s’est senti disposé d’un levier fiable pour pouvoir l’éradiquer plus rapidement. Parce que rappelons qu’une telle loi, à des différences près, a été votée en 2015 mais pas rigoureusement appliquée, donc condamnée à aller aux oubliettes.

Avec cette loi de 2020, l’Etat du Sénégal a durci le ton en faisant valoir plusieurs aspects :

  • L’interdiction des produits plastiques à usage unique (gobelets, couvercles, assiettes, pailles, bâtonnets mélangeurs de boisson, pipettes, sachets) ;
  • Le bannissement total des sacs plastiques sortis de caisse et la consignation de bouteille en plastique ;
  • L’introduction d’une taxe sur les matières plastique non recyclables ;
  • L’interdiction d’importer des déchets plastiques au Sénégal ;
  • L’incorporation, pour les producteurs, du plastique recyclé dans la fabrication de produits plastiques neufs.

En outre, la Loi impose un système de consignation des bouteilles en plastique tout en exhortant les producteurs à mettre en place des points de collecte de ces produits plastiques. Dès lors, la responsabilité élargie du producteur est engagée et bien mise en évidence. En cela, chaque producteur est tenu responsable, sur le plan légal, de gérer les déchets générés par la mise en marché des produits. La loi incite ces producteurs (article 11 chapitre IV) a adopté soit un programme individuel de collecte et de traitement de ces déchets soit de se constituer avec d’autres producteurs pour former des éco-organismes dont ils vont assurer la gestion et le financement.   

Ainsi, cette loi instaure un cadre réglementaire plus strict quant à la collecte et la gestion des déchets plastiques. A partir de là, l’Etat du Sénégal s’est lancé dans une traque contre ces types de plastique bannis. En effet, selon le secrétaire général du Ministère de l’Environnement nommé Amadou Lamine Guissé précise que depuis l’adoption de cette loi près de 182 opérations ont été menées et 70 tonnes de produits plastiques prohibés ont été saisies par le ministère de l’Environ­ne­ment et du Développement durable (MEDD). Dans cette même mouvance, plusieurs initiatives locales et privées ont été initiées comme par exemple les opérations de Set Setal se sont multipliées à l’échelle nationale notamment au niveau des plages, des petites et moyennes entreprises qui sont spécialisées dans la transformation des matières plastiques en produits du quotidien (sac réutilisable, banc, panier, etc.) tels que PROPLAST INDUSTRIE à travers son réseau de collecte de plastique Récuplast.

D’ailleurs, soucieux de l’impact environnemental et social et désireux de respecter les dispositions de cette nouvelle loi, le groupe Kirene a démarré un programme individuel avec PROPLAST INDUSTRIE pour assurer une récupération des déchets plastiques (bouteilles en plastique). De plus, nous avons constaté qu’au niveau de la plupart des grandes surfaces (épiceries, supermarchés, etc.), les sacs en plastique à usage unique sont remplacés par des sacs réutilisables (plastique rigide) ou en papier kraft ou encore en carton. Par rapport à cela, le MEDD exhorte les industriels, les commerçants et importateurs à se tourner vers ces alternatives et propose un soutien financier pour les industries s’activant déjà dans la fabrication et la commercialisation des sacs en papier car l’Etat du Sénégal aimerait que la production nationale passe de 15 millions par an à 60 millions par an selon M. Guissé.

On constate alors que des actions sont menées toutefois le problème persiste. En effet, si les grandes enseignes et catégories du genre font les efforts qu’il faut, les petits commerces voire les commerces informels continuent d’utiliser ces produits prohibés notamment les sacs en plastique et les gobelets. Notons qu’au Sénégal, environ 5 millions de sachets plastiques sont utilisés par jour. Cela démontre l’ampleur du combat à mener ce qui est davantage complexifié par la présence de cette diversité de petits commerces qui ne disposent pas des mêmes moyens que les grandes surfaces pour suivre le mouvement. Nous pouvons dire que le contrôle et le suivi qui incombent aux agents du MEDD doivent s’accompagner d’une mesure d’encouragement (incitative) telle qu’une subvention à l’achat des produits alternatifs aux sacs en plastique pour les petits commerces et commerces ayant pignon sur rue.

Un autre frein à l’éradication de ce fléau est l’insuffisance de la sensibilisation sur le sujet. Cela se remarque notamment par les actions de Set Setal qui se sont multipliées notamment au niveau des plages qui sont le premier réceptacle des déchets plastiques. L’éducation et la sensibilisation sont une condition sine qua none à la réussite de l’application totale et effective de cette loi. Il est impératif d’expliquer aux sénégalais quels sont les réels impactent de ces déchets plastiques sur leur cadre de vie, sur leur économie et sur leur environnement. Des campagnes de sensibilisation doivent être développées en utilisation tous les canaux dont on dispose de nos jours (médias classiques, réseaux sociaux, etc.). Plusieurs associations, entreprises et ONG s’activent à cette tâche et l’Etat doivent saisir cette opportunité et fédérer les actions de ces différentes entités, les catégoriser et les segmenter afin que la puissance d’intervention se ressente sur l’ensemble du territoire national.

D’autant plus qu’aujourd’hui, nous avons lancé le pari du PROMOGED. Un programme ambitieux qui vise à assurer une meilleure gestion des déchets au niveau national. Pour y parvenir, les efforts en termes de sensibilisation et d’éducation au tri des matières et de proposition de solutions alternatives demeurent incontournable. La SOGEVADE, groupe mère de PROPLAST INDUSTRIE, offre justement une alternative qui entre en droite ligne avec les ambitions du PROMOGED. Cette solution s’appelle TRIVALOR qui est une démarche inclusive qui incite et montre aux citoyens, entreprises et aux collectivités territoriales comment procéder au tri des matières afin de détourner le maximum des matières valorisables des décharges et comment en tirer profit. Pour cela, TRIVALOR a mis en place plusieurs mécanismes comme une application qui permet à l’utilisateur de comptabiliser des points et de pouvoir les utiliser en achetant des produits recyclés vendus par PROPLAST INDUSTRIE, le déploiement de Coachs chargés de sensibiliser les populations et de les accompagner pour trier les matières.

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